La formation aux Premiers Secours

La formation aux Premiers Secours, aujourd’hui appelée PSC1 (Prévention et Secours Civiques de Niveau 1, anciennement AFPS), permet de former une personne aux situations d’urgences qu’elle pourrait rencontrer dans sa vie personnelle ou professionnelle.

Dans le cadre d’un tournage, il est préférable (et nettement plus sécurisant) qu’au moins un technicien soit formé aux premiers secours. Les risques y sont, en effet, nombreux : le risque d’incendie due à un problème de branchement (le café renversé sur un câble car la régie s’est placé devant le coffret EDF des électros par exemple :), les chutes (nombreuses sur les plateaux), un étouffement (à cause d’un croque monsieur qui passe mal), un malaise (causé par la 4eme heure supp. de la journée sans pause) ;) …
Les postes clés qui devraient posséder cette formation sont, à mon sens : la production, l’assistant réalisateur, le machiniste (même si le massage cardiaque effectué par un machino doit piquer ;) et le régisseur.

La formation PSC1 : Démarches et coûts

Pour s’inscrire, il faut entrer en contact avec un organisme, comme la Croix Rouge dans mon cas. On remplit, souvent en ligne, un formulaire et on s’inscrit à une des dates proposées. La Protection Civile et les pompiers dispensent aussi cette formation. Celle-ci est accessible dès l’âge de 10 ans.
Le coût de la formation, pas excessif vu la qualité du programme, est de 50 à 60 euros (variable en fonction de l’établissement de formation choisi). croix-rouge-gestes-qui-sauventPour ma part, j’ai suivi la formation au sein de la Croix Rouge. Elle dure une dizaine d’heures. En fonction du lieu de formation, elles peuvent être effectuées en deux demi-journées, ou en une journée. J’ai choisi la journée complète, plus facile avec mon planning de régisseuse. L’apprentissage est court mais intense.

Forte de plus de 5 000 formateurs de premiers secours, l’association forme chaque année plus de 900 000 personnes au premiers secours dont 145 000 PSC 1.

La formation PSC1 : Déroulement et techniques

Dans un premier temps, le formateur (pour ma part, un bénévole de la Croix Rouge, fort charmant donc les filles n’hésitez pas – je vous donnerai l’adresse ! :), vous apprend la théorie des premiers gestes et vous fait lui-même des démonstrations avec mannequin ou une personne désignée. Ensuite, on pratique (en duo) les gestes qu’on vient d’apprendre. Et enfin, c’est l’évaluation (assez simple si vous avez un peu suivi). Le formateur met en scène une situation d’urgence (étouffement, saignement, arrêt cardiaque…) et attend de vous les bonnes réactions de préventions et sauvetages.

Le programme se poursuit avec les risques en cas de catastrophes naturelles type tremblement de terre, tempêtes, inondations… Vous serez informés sur ce qu’il faut faire avant, pendant et après.

Ensuite, on aborde les 4 principales étapes des premiers secours :

1) Sécuriser le lieu de l’accident et les personnes impliquées.
2) Apprécier l’état de la victime (en vérifiant tout d’abord si elle est consciente).
3) Appeler les secours ! (15 : Samu, 18 : Pompier, 112 : Urgences en Europe). L’idéal est de demander à une autre personne d’appeler (quelqu’un qui sait garder son sang froid), pendant que vous vous occupez de la victime.

Il est important de pouvoir leur indiquer :

  • L’endroit précis de l’accident.
  • La nature du problème.
  • Les risques éventuels (Incendie, effondrement…).
  • Le nombre de personnes accidentées.
  • L’état des victimes.
  • Les premières mesures prises (si vous avez déplacé la victime, effectué un massage cardiaque…).

Il est important de garder son calme, d’éviter la panique ! La formation vous apprend à garder votre sang froid.

La formation PSC1 : Les situations d’urgences

Après avoir fait un tour de tous les accidents les plus fréquents que l’on peut rencontrer (incendie, accident électrique, accident routier…), on vous apprendra à faire face aux situations d’urgences les plus répandues.

1) Aider une personne qui s’étouffe.
Les techniques n’étant pas les mêmes pour un bébé ou un adulte et encore différentes si la personne peut émettre, ou non, un son.

2) Aider une personne qui saigne abondament.
On apprend à faire un pansement compressif qui évitera l’hémoragie, avant l’arrivée des secours.

3) Aider une personne qui perd connaissance mais respire.
On apprend alors à placer une personne en PLS (Position Latérale de Sécurité) en lui ouvrant la bouche, afin de dégager ses voix respiratoires.

 
4) Aider une personne qui ne respire plus.
Le formateur nous montre comment effectuer le bouche à bouche.

 
Vous apprendrez aussi à vous servir d’un défibrillateur cardiaque (de plus en plus répandus dans les villes et les transports mais rarement présents sur les tournages).

5) Aider une personne qui fait un malaise.
Les raisons peuvent être diverses : De la petite hypoglycémie au risque d’AVC. Le formateur nous explique comment gérer chaque cas.

6) Aider une personne qui s’est brûlé gravement.

7) Aider une personne victime d’un traumatisme crânien, cervical ou dorsal. Souvent à la suite d’une mauvaise chute, d’un accident en moto ou automobile.
Il est important de ne pas bouger la victime (si elle n’est pas en danger immédiat) et, si elle est consciente, il faut tenter de la convaincre de ne pas bouger et lui parler afin qu’elle ne perde pas connaissance. Et, bien entendu, il faut appeler ou faire appeler les secours.

La formation PSC1 : Evolution des acquis et renouvellement

Après la formation, vous recevrez par courrier un diplôme PSC1.
Il n’est pas obligatoire de le renouveler, mais vivement conseillé, car on perd très vite cet apprentissage et les techniques évoluent aussi très vite. Le mieux étant de refaire la formation tous les 18 mois, à mon sens.

Il existe aussi d’autres niveaux de formations, professionnelles, qui vous apprennent à travailler comme secouriste dans le cadre d’une équipe :

  • PSE1 & 2 (Premiers secours en équipe).
  • BNMPS (Brevet national des moniteurs de premiers secours). Ces niveaux nécessitent un renouvellement chaque année.
  • SST (Sauveteur secouriste du travail), formation qui se déroule en entreprise. Elle n’est pas encore dispensée sur les tournages bien qu’elle serait nécessaire. Il faut se reformer, quelques heures, un an après la formation puis ensuite tous les deux ans.

Le mot de la fin !

La formation PSC1 réduit considérablement le stress si vous êtes témoin d’un accident.
Personnellement, je n’ai heureusement pas eu besoin d’y avoir recours en tournage mais, quelques mois après ma formation, j’ai été le premier témoin d’un accident de la route impliquant un jeune homme. Grâce à cette formation, j’ai pu, sans paniquer, aider la victime jusqu’à l’arrivée des gendarmes et des pompiers.

Le PSC1 devrait être enseigné à tous, obligatoirement et sérieusement, dès l’école mais comme ce n’est pas le cas, il est important de se former individuellement.

J’espère que cet article aura rendu un peu plus claire cette formation et donné envie à quelques-uns (à tous ce serait encore mieux !) de la suivre.

Si vous voulez vous y inscrire, voici le lien afin de trouver les dates de formations près de chez vous.

Angélique Alves

Directrice de production & Régisseur général

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1 réponse

  1. Tibwa Nzapa dit :

    Super article Angélique, je pense que je vais suivre une formation à Bruxelles avant la fin de l’année. Tu as raison, c’est très important. Et travaillant dans la production (donc l’encadrement), ce sera effectivement plus rassurant pour les autres membres de l’équipe. ;)

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